L’apnée obstructive du sommeil (AOS) est associée à une augmentation de la morbidité et de la mortalité. Bien que cette maladie ait été bien étudiée dans certaines populations à haut risque, peu de données existent sur sa prévalence dans la population générale. Cette étude visait à évaluer la prévalence et les déterminants de l’AOS en France.

Les données des participants de la cohorte française CONSTANCES, âgés de 18 à 69 ans et traités pour l’apnée du sommeil ou dépistés pour l’AOS en 2017 à l’aide du questionnaire de Berlin ont été analysées. Des analyses pondérées ont été effectuées pour fournir des résultats récents et représentatifs dans la population générale.

Parmi les 20 151 participants, la prévalence de l’AOS traitée était de 3,5%. La prévalence des sujets non traités avec un questionnaire de Berlin positif était de 18,1% pour une prévalence pondérée totale d’AOS ou de risque élevé d’AOS de 20,9%. En ce qui concerne la prévalence des symptômes d’AOS, elle était de 37,2% pour les ronflements sévères et de 14,6% pour l’hypersomnolence. Dans une analyse de régression logistique multivariée, le sexe masculin, l’âge, les antécédents d’événements cardiovasculaires, le tabagisme, le faible niveau d’éducation, la faible activité physique et les symptômes dépressifs étaient associés à avoir soit une AOS traitée soit un questionnaire de Berlin positif.

En conclusion, dans cette grande cohorte française basée sur la population générale, un participant sur cinq avait une forte probabilité d’avoir une AOS alors que seulement 3.5% étaient traités pour cette maladie. Cela suggère un sous-diagnostic majeur dans la population générale. Le diagnostic d’AOS devrait être considéré plus souvent chez les personnes présentant des facteurs de risque tels que des symptômes dépressifs ainsi que des comportements à risque et des conditions socio-économiques.